Après une année de transition, Citroën est officiellement de retour en 2017 avec la nouvelle C3. Vous êtes prêts ?

"On a effectué environ 10.000 km de tests et je crois qu’on est bien, oui. Les mieux préparés étaient sans doute VW mais ils ne seront plus là. Et l’absence d’une équipe alignant des Polo privées au Monte-Carlo signifie règlementairement qu’aucun team engageant ces WRC ne pourra prendre part au championnat constructeurs. Les Toyota ont l’air de rouler toutes les semaines, mais leur travail n’est peut-être pas le plus pragmatique… On a récemment effectué notre première séance de tests en vue du Monte-Carlo. Et l’on a roulé cinq jours sans aucun souci avec des temps de révision le soir correspondant au temps d’assistance durant le rallye. Je pense que notre niveau de fiabilité est déjà pas mal."

Quel est votre objectif pour la première de la C3 à Monte-Carlo ?

"On va demander à Kris Meeke de rouler pour gagner. Ce qui ne signifie pas être en tête dès la première spéciale. J’aimerais vraiment bien qu’on s’impose d’emblée à Monaco. La mission de Stéphane Lefèbvre sera fort différente. Nous n’alignons que deux voitures et n’avons donc pas de joker. On va donc lui demander d’assurer les points constructeurs ce qui ne veut pas dire qu’il jouera la dixième place."

Pourquoi justement n’engager que deux voitures ?

"D’abord je tiens à préciser que ce ne sera le cas que sur quatre des treize épreuves : le Monte-Carlo, la Suède, le Mexique et l’Argentine. Ensuite nous aurons trois voire parfois quatre C3 WRC. Il y a deux raisons : tout d’abord une question logistique. Notre programme était initialement axé sur deux voitures et le délai de construction pour certaines pièces est de six mois. Ensuite, notre budget a été calculé à la base pour deux autos et non trois. Le règlement stipulant que les deux meilleures voitures sur trois marqueront des points a été validé fort tard."

Stéphane Lefèbvre sera le second pilote au Monte-Carlo et Craig Breen le relaiera en Suède ?

"Exact. Et je n’ai pas encore pris ma décision pour les deux autres où il n’y aura que deux autos. Ils ne pourront logiquement pas jouer devant sur ces courses. Ils sont jeunes et là pour apprendre. Ils possèdent tous les deux un contrat de deux ans"

Quelles sont les ambitions de Citroën aux championnats ?

"En 2017, on visera surtout des victoires. J’en voudrais au moins quatre. Kris Meeke est clairement notre pilote de pointe, désigné pour cela. Ce qui ne veut pas dire qu’un des deux jeunes ne sera pas capable de jouer la gagne en deuxième partie de saison. J’estime que trois pilotes peuvent jouer le titre : Sébastien Ogier qui sera plus facile à battre car ce n’est plus son équipe et sa voiture. Il restera la référence certes, mais la Fiesta n’a pas parcouru autant de km en essais que les autres nouvelles WRC. Thierry Neuville et Hyundai seront costauds aussi. Et je pense que Kris est le troisième homme capable de viser le titre. L’Irlandais a déjà prouvé qu’il savait gagner des courses. Il faudra maintenant voir comment il gère un championnat. Côté constructeurs, Hyundai part favori avec l’avantage de pouvoir compter sur trois pilotes solides et expérimentés. Ils sont les seuls. L’objectif minimum pour Citroën chez les constructeurs est la deuxième place. Mais il y aura peut-être une opportunité à saisir. On ne sait pas encore ce qu’il en sera de la fiabilité du matériel de nos adversaires et on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise."

Que pensez-vous du retour de Toyota ?

"Il s’agit du premier constructeur mondial. Ils ne manquent pas de moyens et le revoir en rallye fait plaisir. Maintenant la voie qu’ils empruntent est plutôt étonnante à plusieurs niveaux. Ils n’utilisent pas leurs infrastructures de Cologne, ils ont composé un line-up avec des pilotes uniquement proches de l’atelier, leur aéro est spécial. A chaque fois qu’ils prennent une décision, ce n’est pas celle que l’on attend. Mais maintenant peut-être qu’ils vont révolutionner le WRC !"

Pourquoi n’avez-vous pas offert de test de la C3 à Sébastien Ogier ?

"Parce que quand on est huit fois champions du monde, je ne crois pas que l’on doit prouver ce que l’on sait faire. Et puis ce n’était pas possible dans notre timing. De toute manière, nous avions déjà défini notre stratégie axée sur la promotion des jeunes. Et il n’est pas dans les habitudes de la maison de changer subitement de politique et tous nos plans."

Vous êtes Belge. Alors voyez-vous Thierry Neuville champion du monde en 2017 ?

"C’est la première année qu’il peut aller chercher le titre. Il faudra pour cela qu’il gère mieux son début de saison que les deux années où il est devenu vice. S’il se met directement en mode championnat comme un Ogier par exemple et entame 2017 sur le rythme de la deuxième moitié de saison 2016, Thierry aura ses chances, c’est sûr."

 

communiqué:DH.be