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RALLYE-PASSION FRANCE

Clio Trophy France Asphalte: Benjamin Stirling : « Nous ne l’aurions jamais imaginé »

Clio Trophy France Asphalte: Benjamin Stirling : « Nous ne l’aurions jamais imaginé »
Clio Trophy France Asphalte: Benjamin Stirling : « Nous ne l’aurions jamais imaginé »

Vainqueurs du Clio Trophy France Asphalte et meilleurs Juniors de la saison 2023, Benjamin et Florence Stirling ont connu une année pleine, auréolée de la naissance de leur premier enfant.

Après avoir fortement contribué au sacre de la structure Sébastien Loeb Racing, l’équipage se prépare désormais pour son programme sportif avec Clio Rally3 avec l’écurie de Dominique Heintz en 2024.

Extrêmement populaire au sein des parcs d’assistance, le nouveau pilote alsacien à suivre est revenu sur son ascension progressive vers les sommets du trophée avant de se tourner vers son avenir en quatre-roues motrices.

Benjamin, comment êtes-vous tombé dans le rallye ?


C’était une passion familiale à l’origine.

Toute ma famille en a fait un peu, tout comme le père de Florence.

C’est comme cela que nous nous sommes rencontrés.

Je me suis ensuite installé au volant, d’abord en course de côte, puis nous nous sommes lancés en rallye avec Florence.

Nous avons commencé en ne faisant qu’une épreuve par an à Sélestat, tout près de chez nous, avant de monter en régime jusqu’à nous décider de franchir un cap en nous attaquant aux formules de promotion.

Pourquoi avoir choisi le Clio Trophy France Asphalte ?


Nous avons regardé les coupes de marque qui existaient à l’époque.

La Fiesta R2J s’arrêtait et la 208 Rally Cup était hors de nos moyens, contrairement au Clio Trophy.

Cette option correspondait parfaitement à notre budget, donc nous avons fait ce choix et nous ne regrettons absolument pas cette décision !

Qu’avez-vous pensé de la Clio Rally5 ?


Nous n’avons pas été déçus !

Nous roulions principalement avec une 207 R3T, qui nous a habitués au pilotage avec un turbo, mais nous ne l’exploitions pas au niveau qui est aujourd’hui le nôtre.

En commençant l’aventure avec la Clio, nous avons pu progresser étape par étape.

C’est une voiture parfaite pour apprendre ou réapprendre les bases et se perfectionner.

Elle permet de mettre le pied dans la cour des grands, en l’occurrence à travers une superbe formule de promotion.

Vous avez résumé votre titre en déclarant « De l’équipage le plus amateur à l’équipage vainqueur du Clio Trophy France Asphalte 2023 et meilleur Junior ».

Qu’entendez-vous par « amateur » ?


Nous avions acheté la Clio et nous avions fait la première saison sans toucher aux réglages d’origine, c’est-à-dire ceux fournis à la livraison.

Depuis nos débuts, les parents de Florence nous suivaient avec mon meilleur ami Seb.

Nous étions tous les cinq sur les courses et la préparation de la Clio avant les rallyes.

Nous nous occupions de la mécanique tout en découvrant le fonctionnement et l’ambiance des formules de promotion.

Nous avions un peu l’impression de tout reprendre à zéro.

Cette année pour comparaison, nous étions dans une équipe avec un ingénieur et des mécaniciens professionnels préparant une voiture dont les réglages changent d’un rallye à l’autre.

Il y avait aussi tout ce qui a trait à la préparation des rallyes.

À l’époque, nous faisions les reconnaissances le week-end précédant le départ pour préserver un maximum de congés pour le rallye.

Malgré cela, votre première saison était plutôt prometteuse !


Nous avions fait un stage chez Nicolas Klinger pour revoir certains aspects avant de nous lancer en Clio Trophy France Asphalte.

Le plus important était d’avoir des notes correctes, et d’avoir confiance en elles comme c’est essentiel pour aller vite.

Nous avons donc repris les bases pour devenir plus professionnels dans notre démarche.

Nous en avons profité pour ajuster notre système de notes.

Nicolas nous a indiqué qu’il y aurait forcément des groupes de niveaux et qu’il fallait d’abord nous situer dans l’un d’eux avant d’essayer d’en prendre la tête au rallye suivant.

Pour nos débuts au Mont-Blanc, nous étions contents en étant proches du top dix sur des spéciales que nous découvrions.

Puis notre progression a été ralentie au Cœur de France…

C’est-à-dire ?


Disons qu’un poteau a traversé la route !

Plus sérieusement, nous ne faisions pas de séance d’essais avant les rallyes.

Je n’avais jamais fait de dérive avec la Clio.

Comme nous voulions faire mieux qu’au Mont-Blanc, nous avons attaqué jusqu’à ce que la voiture commence à glisser dans un virage négocié un peu trop vite.

J’ai mis un coup de volant pour me rattraper, mais la voiture m’a échappé et a fini contre un poteau électrique.

Avec nos bonnes habitudes acquises quand il neige chez nous, je suis sorti de la voiture pour la pousser avec Florence au volant, et nous sommes repartis deux ou trois minutes plus tard.

Et nous avons fini avec deux tops trois dans les deux dernières spéciales.

Nous étions contents de notre première saison, car nous pensions être plus loin au classement.

Cela nous a donné encore plus envie de travailler.

Comment cela s’est-il traduit en 2021 ?


Nous sommes arrivés chez TM Compétition, qui nous a aidés à travailler et préparer nos courses et nos réglages, mais aussi à progresser pendant les rallyes.

Auparavant, nous regardions les caméras embarquées sans noter ce qui pouvait être amélioré pour aller plus vite.

Thomas Anacleto nous a donc accompagnés et aiguillés sur ces points, tout comme Cédric Mazenq sur les réglages.

C’était incroyable de voir à quel point les réglages peuvent rendre Clio Rally5 beaucoup plus performante.

Nous n’avions pas fait un bon résultat au Touquet, mais nous avons signé notre premier podium avec une deuxième place aux Vosges et je revois Florence me dire d’en profiter, car ce sera notre seul podium !

Puis, la saison s’est poursuivie avec une crevaison dans Moyrazès au Rouergue, une sixième position au Mont-Blanc et un deuxième podium en terminant troisièmes au Cœur de France.

La finale était au Critérium des Cévennes, notre deuxième rallye seulement dans le sud de la France.

Nous avions fait le Var dans le passé, mais nous n’avions pas pris trop de plaisir.

Hélas, la pluie et les virages nous attendaient et je pense que je suis parti avec trop d’a priori.

Cependant, nous avons réalisé une bonne entame avant que l’épreuve ne soit écourtée par les conditions.

Cela nous a réconciliés avec ce type de rallye !

Une nouvelle étape a-t-elle été franchie en 2022 ?


Nous nous souviendrons toujours du 14 février.

Nous étions rentrés en contact avec Sébastien Loeb Racing, mais tout s’est décidé en ce jour de la Saint-Valentin, vers 19h.

Florence et moi allions au restaurant et le téléphone a sonné.

C’était Dominique Heintz pour nous demander si tout était bon pour nous.

L’aventure Sébastien Loeb Racing a ainsi commencé.

Nous leur avions dit que notre mariage était dans deux semaines, donc leur consigne était de ne pas communiquer et de faire une photo en robe de mariée à côté de la Clio pour dévoiler cette collaboration 100 % alsacienne.

C’était un superbe souvenir.

Nous avons mis la voiture sous une housse dans la salle des fêtes pour annoncer la surprise à nos proches tout en faisant la photo de l’annonce avec le photographe de notre mariage.

Et notre première séance d’essais avec l’équipe était le lendemain !

Quelles ont été vos premières impressions ?


Nous avons réalisé que nous avions franchi un cap.

Tout ce que nous avions acquis avec Thomas continuait d’être amélioré, avec une structure et des outils toujours plus professionnels.

Cela ajoutait toutefois un surplus de pression.

Nous restions sur une performance modeste au Touquet et nous voulions être performants en y retournant avec les couleurs du Sébastien Loeb Racing.

Nous sommes arrivés avec l’objectif de nous placer entre la sixième et la huitième position.

Dès la première spéciale, nous étions cinquièmes, à trois secondes seulement du scratch.

C’était satisfaisant, mais un fusible a lâché dans le test suivant.

Nous n’avions malheureusement pas de quoi réparer sur place, mais le rallye est parfois ainsi…

En finissant la saison au cinquième rang, n’y avait-il pas un peu de déception ?


Si, clairement.

Nous avions confirmé avec une troisième place à Antibes et une quatrième position au Rouergue, où nous avons appris durant les reconnaissances que Florence était enceinte.

J’ai un peu cogité sur les deux premiers runs de shakedown alors qu’elle était à fond d’entrée.

Puis il a fallu trouver un nouveau copilote.

Je connaissais Antoine Paque de nom.

Nous nous sommes mis d’accord pour le Mont-Blanc et les Cévennes, mais c’est toujours étrange quand vos habitudes changent, en l’occurrence la voix qui vous annonce les notes !

Nous avons dû instaurer ces rituels avec Antoine.

Ce n’était pas évident, ni pour moi, ni pour Florence à l’assistance.

Au Mont-Blanc, sur un choix de pneus et un pilotage un peu optimistes, j’ai touché l’herbe humide avec les slicks et nous avons fini sur un talus.

Comme nous roulons chaque hiver sur la neige dans notre région, j’ai pu avoir les bons réflexes aux bons moments pour limiter la casse, mais le week-end était terminé.

Enfin, nous manquons le podium pour quelques dixièmes de seconde seulement aux Cévennes.

À la remise des prix, je me suis dit que nous n’avions malheureusement pas fait mieux que l’année précédente.

C’était une petite déception, mais l’équipe a su nous rassurer.

Nos temps et résultats étaient généralement bien meilleurs et Dominique avait toujours confiance en nous.

Il nous avait dit « une année pour apprendre, une année pour gagner ».

Malgré le résultat brut, nous sommes ressortis plus forts de cette campagne.

Cela nous a permis de voir comment l’équipe fonctionnait, de poursuivre notre apprentissage et de nous perfectionner dans tous les domaines.

Nous avons découvert une Clio fantastique à rouler et extrêmement efficace.

J’ai aussi beaucoup travaillé sur mon pilotage alors qu’il n’y avait pas grand-chose à revoir du côté de ma copilote !

L’objectif était-il de tout mettre bout à bout en 2023 ?


Exactement.

Il fallait gagner !

Nous savions que la concurrence répondrait présent et que nous ne pouvions pas nous relâcher.

Dès Le Touquet, nous avons vu beaucoup de prétendants à la victoire, dont nos concurrents directs.

J’étais copiloté par Thibault Raincourt cette fois, comme la grossesse allait à son terme la semaine après le rallye.

Nous demandions à chaque rendez-vous chez le gynécologue s’il n’était pas possible de faire l’accouchement au Touquet, mais elle a dû rester à la maison et Mattéo ne devait pas pointer en avance !

Comment s’est déroulée la suite de cette saison 2023 ?


Nous avons pris la troisième place au Touquet, je suis rentré et Mattéo est arrivé les jours suivants.

Nous avons ensuite préparé Antibes, où nous avons atteint notre objectif en faisant mieux que l’année d’avant avec une deuxième position.

Nous étions satisfaits, et puis la victoire tant espérée est enfin venue au Rouergue.

Ce rallye avait pris une autre tournure avec la sortie de route de Valentin Ascenzi.

Pour la première fois, nous étions en tête et il a fallu gérer le stress et les émotions…

Nous ne devions pas nous emballer tout en évitant les erreurs malgré la belle remontée d’Arthur Pelamourgues.

Ce premier succès était incroyable, mais nous souhaitions enchaîner.

Nous avons préparé le Mont-Blanc dès notre retour.

Cela a été deux mois intenses de travail sur les caméras et les notes pour arriver à une connaissance parfaite du terrain.

Nous étions prêts à 200 %.

Nos efforts ont porté leurs fruits avec le scratch dans la première spéciale.

Nous étions vraiment détendus tout au long d’un rallye maîtrisé de bout en bout.

Nous avons pris énormément de plaisir et nous nous sommes assuré la victoire.

Nous avons appris nos titres à l’arrivée, mais nous attendions la confirmation des organisateurs.

C’était une véritable fierté ainsi qu’un beau cadeau d’anniversaire avec quelques jours d’avance.

Cela venait récompenser notre travail lors d’une année où nous avons dû apprendre notre nouvelle vie de parents.

Nous n’étions toutefois pas totalement libérés pour le Cœur de France.

Nous devions prendre le départ de la première spéciale pour être officiellement sacrés et il y avait des points à aller chercher pour la couronne chez les équipes.

Nous avons fait une bonne prestation, même si nous espérions mieux.

Nous voulions vraiment poursuivre l’aventure avec Sébastien Loeb Racing, puis nos concurrents ont abandonné les uns après les autres assez vite.

Nous savions tout doucement ce qu’il nous restait à faire, à savoir rallier l’arrivée…

À quel moment vous êtes-vous dit que le titre ne pouvait pas vous échapper ?


Après le Rouergue.

Cela faisait deux rallyes que nous étions en tête du classement général.

Je crois que cela explique pourquoi nous avons autant préparé le Mont-Blanc.

Je me suis dit qu’il fallait que cela continue.

Il y avait aussi le fait d’avoir affirmé que cette année était la nôtre à nos partenaires lors d’une soirée en début de saison, et nous n’avons qu’une parole !

Y a-t-il eu des périodes de doute ?


Oui, notamment au Touquet, où je me suis dit que cela allait être dur.

Le rallye n’était pas simple et nous avons découvert des conditions difficiles entre gras et mouillé.

On voit souvent sur les vidéos des rallyes du nord de la France que les routes deviennent de vraies patinoires dès qu’il pleut.

Avec l’arrivée du mauvais temps, je me suis peut-être mis un frein, mais cela n’aurait pas suffi pour aller chercher la victoire.

Cependant, je savais que la régularité est notre point fort et que la pointe de vitesse reviendrait avec le travail réalisé avec l’équipe.

C’est vraiment quand nous le sentions que les chronos suivaient, comme au Mont-Blanc, où nous nous sommes totalement lâchés.

À ce jour, je crois que c’était le plus beau rallye que nous avons pu faire.

Qu’avez-vous ressenti en apprenant lors de la cérémonie de remise des prix que votre programme officiel s’effectuera avec Clio Rally3 ?

L’avez-vous déjà essayée et qu’en attendez-vous en 2024 ?


C’était fort en émotions.

J’avais eu l’occasion d’en prendre le volant lors d’une courte séance de découverte en Espagne.

Je l’ai trouvée magique.

C’est une Rally5 survitaminée et bien plus encore.

Je pense qu’elle devrait bien convenir à mon style de pilotage, mais il me faut plus de kilomètres pour me faire une véritable idée.

Je ne m’attends pas à une saison simple.

Il y aura beaucoup de nouveautés, de choses à découvrir, comprendre et apprendre.

J’imagine que le panel de réglages doit être énorme et il faudra être à bloc face aux concurrents ayant pris une année d’avance.

Si notre programme suit celui du Clio Trophy France Asphalte, nous devrions connaître tous les terrains de jeu, mais nous verrons bien quand notre calendrier sera dévoilé.

Dans tous les cas, nous avons hâte de nous installer dans cette Clio Rally3 et de vivre intensément cette expérience.

Deux mois après, avez-vous réalisé l’étendue de votre performance ?


Avec la cérémonie de remise des prix organisée dans la foulée du dernier rallye, nous avons pu rentrer avec nos trophées et les mettre sur le meuble de la télévision pour les visualiser et prendre conscience.

Il y a aussi des petits moments, comme un article dans le journal local, des posters et des cartes postales pour les gens qui nous suivent et nos partenaires.

Je suis mécanicien monteur moteur diesel.

J’assemble des moteurs qui font entre neuf et treize tonnes.

Florence est infirmière.

Nous avons tous les deux des collègues un peu passionnés de sport automobile, donc c’est chouette de pouvoir partager cela avec eux.

Et puis cette semaine, nous avons reçu un mail pour donner nos tailles afin d’avoir nos combinaisons Sabelt sur mesure.

Sans oublier l’invitation à la soirée de remise des prix de la FFSA.

Tout cela aide à réaliser !

Imaginiez-vous un tel destin il y a dix ans ?


Pas du tout !

C’est amusant, car Florence a récemment fait un TikTok sur la trend « first day at work » avec une photo de nos débuts avec nos premières combinaisons achetées pour commencer le rallye ensemble, puis la photo de notre titre à Morzine.

Nous nous sommes dit que nous avions parcouru un beau chemin et que nous ne l’aurions jamais imaginé.

Que peut-on vous souhaiter pour les dix prochaines années ?


Être sur les routes du Championnat du Monde des Rallyes, ou au moins avoir posé les roues sur des spéciales du mondial ?

Je pense que c’est ce que l’on peut nous souhaiter de mieux, donc à nous de jouer !

Clio Trophy France Asphalte: Benjamin Stirling : « Nous ne l’aurions jamais imaginé »
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